Stylo bille (noir et couleurs) et pastel blanc, sur carton recyclé

60 x 80 cm

2017/2018

Le dessin évoque à première vue une scène du vivant, mêlant tension, torsion et dispersion, entre organismes qui flottent, s’affrontent, s’accouplent ou fertilisent leur environnement.

Le titre Atlanticus fait référence aux créatures océaniques qui vivent en surface, entre ciel et eau : le Glaucus Atlanticus est une petite espèce de nudibranches, connue pour ses formes étranges et ses couleurs.

Mais au-delà du motif sous-marin, que l’on observe de loin, des éléments du monde terrestre se sont glissés dans le tableau, comme autant d’éléments évocateurs d’un environnement plus familier.

Approchons-nous… pétales, plumes, filaments, abdomens arachnéens, pistils, tiges, feuilles, sont autant d’indices qui se sont faufilés dans ce dessin pour interpeler l’observateur, l’amener à questionner son imaginaire : que serait le monde si l’on plaçait formes, couleurs, motifs et matières dans une boite, qu’on la secouait pour en faire émerger de nouvelles créatures ? Cette forme est-elle animale ou végétale ? Se trouve-t-on en milieu aquatique ou en plein ciel ?

Approchons-nous encore… de petites taches dans le carton recyclé rappellent les petites impuretés présentes sous une lamelle de microscope. Etait-on donc en train d’observer des créatures visibles à l’œil nu, ou nous étions-nous égarés dans l’espace grouillant et fantastique de l’infiniment petit ?

Cette image révèlerait en quelque sorte le résultat d’un Darwinisme détraqué, ultra-condensé, bousculé de bout en bout, pour nous livrer une nouvelle configuration du vivant, peuplée d’hybrides sublimes ou inquiétants.

Mon intention est d’ouvrir par le dessin des petites fenêtres sur un monde inconnu peuplé d’éléments familiers, qui réveillerait des parcelles d’inconscient.

Un équilibre subtil entre objets inventés et formes connues permet de suggérer sans imposer, et d’ouvrir le regard sur une multitude d’interprétations possibles.

Le sujet dessiné laisse ainsi à chacun une liberté de projection et de déambulation de l’esprit. Et ces libertés feront remonter à la surface fantasmes ou cauchemars, rêves ou angoisses… provoqueront l’amusement, la curiosité, l’inquiétude, le malaise ou la fuite, selon la sensibilité et le vécu du regardeur.