Née en 1986 à Bordeaux en France, Anne-Laure Koubbi vit et travaille à Ettebreek en Belgique.
Après une prépa et un cursus en Ecole de Commerce, Anne-Laure Koubbi a d’abord travaillé en entreprise avant de quitter le marketing pour se consacrer pleinement à la pratique du dessin, créant son univers si particulier peuplé de créatures hybrides.
Entre 2015 et 2020, elle était en résidence au Shakirail, lieu administré par le collectif d’artistes Curry Vavart.
Depuis 2017, elle est représentée à Paris par la Pi Art House, galerie membre du Comité Professionnel des Galeries d’Art (CPGA).
- Darwin Unchained, exposition personnelle, Conservatoire de Arts de Montigny-le-Bretonneux, Saint-Quentin en Yvelines, 2019
- DDESSINPARIS – DDESSIN {19} – Cabinet de dessins contemporains, exposition caritative de DDESSINPARIS pour CETASEA, association de protection des mammifères marins, Atelier Richelieu, Paris 2, 2019
- Anima/Anima.ux, exposition collective, commissariat de Nathalie de La Grandville, 100ECS, Paris 12, 2018
- Après nous, la jungle, exposition collective du collectif Curry Vavart, Le Shakirail, Paris 18, 2018
- Entre les mondes, exposition collective avec Hélène Muheim, Angèle Guerre, Silène Audibert, Iris Gallarotti, Muriel Moreau, Commissariat de Pauline Lisowski, Galerie Graphem, Paris 12, 2018
- #Grandeguerre, exposition du collectif Curry Vavart, Musée de l’Arsenal, Soissons, 2018
- Retours, exposition collective, Galerie simple, Paris 18, 2017
- La Villa Belleville fête l’estampe, exposition du collectif Curry Vavart dans le cadre de la 5éme Fête de l’estampe, Villa Belleville, Paris 20, 2017
- Journée de l’estampe contemporaine, stand de Matthieu Coulanges, Place Saint-Sulpice, Paris 6
- DDESSINPARIS – DDESSIN {17} – Cabinet de dessins contemporains, solo show présenté par la Pi Art House (membre du CPGA), Atelier Richelieu, Paris 2, 2017
- #Grandeguerre, exposition du collectif Curry Vavart, galerie associative Les Folies d’AnTheGo, Noyon, 2017
- Hibridae, exposition personnelle, Pi Art House (membre du CPGA), Paris 3, 2017
- Vaclavart, exposition du collectif Curry Vavart, Bibliothèque Vaclav Havel, Paris 18, 2016
- Au-delà des membranes, la vie secrète de nos organes, exposition personnelle, La Médicale d’Avignon, 2016
- #Grandeguerre, exposition du collectif Curry Vavart, galerie Studio Vinci de la FRAC, Soissons, 2016
- Le Labolic paye son ardoise, exposition du collectif Labolic, Atelier Meraki, Paris 11, 2015
- Le Labolic investit le 59 Rivoli, exposition du collectif Labolic, 59 Rivoli, Paris 1, 2015
- Kermesse, exposition collective dans le cadre du festival des Canotiers, Ménilmontant, Paris 20, 2015
- Grand Salon de l’Art Abordable, Bellevilloise, Paris 20, 2015
- Mutinerie koubbique, exposition personnelle, Batofar, Paris 12, 2014
- Massacre au camp d’été, Batofar, Paris 12, 2014
- Les vieux de la vieille, exposition personnelle dans le cadre du festival des Canotiers, Ménilmontant, Paris 20, 2014
DEMARCHE
Une fenêtre d’évasion sur un monde réinventé.
Ce travail trouve ses racines dans l’enfance, alors que déjà la nature me donnait des envies d’observation approfondie, d’explorations, de fouilles.
Armée de mes yeux grand ouverts, de mes livres, d’une trousse à outils (digne d’un paléontologue averti), d’un microscope et d’un enthousiasme sans bornes pour le motif, la forme, et la matière en général, aucune expérience ou découverte ne me semblait interdite.
Après une vingtaine d’années, cette fascination pour les matières minérales, végétales, et pour l’extrême diversité du vivant, m’a naturellement menée en tant que dessinatrice vers une réappropriation des formes et des mouvements d’un petit monde qui m’apparaissait trop imprégné de perfection pour être représenté tel quel.
La nature mérite qu’on en loue l’extrême beauté : le dessin est une manière de lui rendre hommage à ma façon et de transmettre un peu de la joie que j’éprouve en la contemplant, puis en tordant, en mélangeant et en réassemblant les formes qu’elle a sans cesse offertes à mon regard.
Je tente donc aujourd’hui de construire pas à pas, dessin après dessin, une forme d’atlas ou de carnet de voyage représentant les espèces inventées d’un monde très inspiré du nôtre, qui s’en approcherait sans jamais le rejoindre. Un monde où l’observateur pourrait projeter, deviner des formes familières sans jamais réussir à identifier la créature qui dort sur le papier. J’aime croire que chaque dessin peut être un carton d’invitation vers le retour à la spontanéité de l’enfance, vers une forme d’innocence libératrice et rafraichissante.
Par ailleurs, à travers cet hymne à la nature très personnel que j’ai envie de proposer, je voudrais réussir à suggérer par le dessin que toutes les associations sont possibles… que le réel n’a de limites que celles de notre imagination, que l’hybride, l’inconnu, le mixte ou l’incongru stimulent notre imaginaire, ouvrent une multitude de fenêtres d’évasion, de rêve, et même de phantasme. Ce qui nous bouscule, nous interpelle ou même parfois nous effraie, est aussi souvent ce qui nous permet d’entrer en mouvement et donc de nous réinventer.
PHILOSOPHIE
Je crois que l’art nait d’une puissante relation d’amour avec le monde, d’une façon de poser le regard sur chaque chose et d’y découvrir mille bonnes raisons de s’approcher plus près.
L’oeil devine alors des objets de contemplation et d’invention dans les racines d’un arbre ou dans les stigmates du vice sur une peau ravagée… Dans la façon dont un rideau se noue et laisse entrevoir un visage aux sillons ouatés né des plis du tissu.
L’art nous invite à voir au-delà de l’évidence et de la matière brute, nous bouscule d’un bout à l’autre de l’entendement pour laisser place à la deuxième lecture, celle de l’âme.
Car l’âme de l’artiste lit dans les lignes du cosmos et nous en livre une version inédite. Il donne en partage cette part de son intimité, comme dans un élan d’enthousiasme qui le pousserait à prendre un ami par la main pour l’emmener dans ses délires nocturnes. Il empoigne les formes et la lumière, il les tord, il les use, il les casse ! pris à la gorge par une envie gloutonne de rendre visible ce qu’il est seul à voir.
Il exprime par l’œuvre ses professions de foi, ses indignations, ses exaltations, et nous invite à les ressentir avec lui. Il crée parce qu’il veut dire cette part d’indicible qui lui pétrit l’âme et les tripes, et la jeter à la face du passant, comme dans un cri chargé de passion qu’il lui serait impossible de réprimer.
Un cri qui nous dirait : « Je veux que tu voies, je veux que tu ressentes, je veux que tu traverses cette toile et que tu entres en toi-même. Que tu comprennes que tout reste à créer. Que le beau ou le laid n’existent pas et que tu es seul maitre de ta perception du monde. Et allez maintenant va, c’est à ton tour de jouer.